"Les Paradis artificiels", part peu fréquentée de l’œuvre de Baudelaire par comparaison à d’autres, ont inspiré à Hans Bellmer une série de gouaches destinées à un album qui n’a jamais paru. Alors que certaines d’entre elles ont été gravées et reproduites, le projet de livre n’a fait l’objet d’aucune étude en dehors des pages qu’y consacre Pierre Dourthe dans Bellmer, Le Principe de perversion (1999). Il y a pourtant beaucoup à dire sur l’ouvrage, pour lequel Joë Bousquet préparé une préface, encore inédite. Nous nous intéressons dans cet article au traitement réservé à la question du Mal dans les interprétations que Bellmer et Bousquet proposent de Baudelaire, à une époque ou résonne encore la polémique lancée par Sartre à propos du rôle qu’a joué la volonté du poète dans sa destinée et celle de son œuvre.